Agnès Ogier rejoint la RATP
Actuellement directrice de l’axe TGV Atlantique, l’ancienne CEO de Thalys et dircom de la SNCF va configurer la future BU RSF (RATP Services Ferrés) puis en prendre la direction. Philippe Martin partira à la retraite fin septembre.
C‘est une annonce façon poupées gigognes, pour ne pas dire russes dans le dramatique contexte actuel: une arrivée, une création, un départ. Avec, en toile de fond, une profonde réorganisation du groupe RATP pour s’adapter à l’ouverture à la concurrence.
L’annonce du jour, c’est l’arrivée d’Agnès Ogier (photo) au Comex de la RATP le 1er juillet prochain. Agée de 55 ans, diplômée de Centrale Paris, elle est à la SNCF depuis 2010 (après dix-huit ans chez SFR) où elle a multiplié les expériences dans le secteur de la grande vitesse: directrice marketing du TGV, présidente d’IDTGV, DG de Thalys, jusqu’à son poste actuel, directrice de l’axe Atlantique, après seize mois comme dircom du groupe SNCF, du départ de Mathias Vicherat à l’arrivée de Stéphanie Rismont début 2020. «Mon parcours à la SNCF s’est construit autour de la grande vitesse, mais quand je vois les yeux de mes collègues briller à l’évocation du mass transit, cela me donne envie d’apporter ma propre contribution», nous a confié Agnès Ogier, qui repousse l’hypothèse d’une déception relative à son actuelle évolution à la SNCF: «Il faut prendre les opportunités quand elles passent.»
Choisie par Catherine Guillouard pour «sa connaissance de l’expérience clients et du management dans un contexte concurrentiel», Agnès Ogier, au style à la fois sobre et chaleureux, appréciée par ses interlocuteurs pour son écoute et sa compétence, pilotera au 1er janvier 2023 la Business Unit RSF (RATP Services Ferrés), en cours de création. Il s’agit d’une nouvelle étape de la réorganisation du groupe RATP, dans le cadre de l’ouverture à la concurrence de l’ensemble de ses activités. Après la BU RDS (Réseaux de Surface) il y a un an, c’est au tour des réseaux ferrés (métros, RER et espaces) de se préparer, avant de basculer le moment venu (au plus tard en 2039) dans une filiale dédiée, sur le modèle de CAP Ile-de-France, dirigée aujourd’hui par Xavier Léty pour répondre aux appels d’offres bus et trams en Ile-de-France. RSF regroupera 13000 salariés.
Cette réorganisation du secteur ferré et l’arrivée d’Agnès Ogier constituent par conséquent une sorte d’occasion pour Philippe Martin (photo), actuel DGA Opérations de transport et maintenance (OTM) de tirer sa révérence. Il a confirmé ce matin à Mobilettre son prochain départ à la retraite, fin septembre. Nous y reviendrons.
Véritable numéro deux de l’entreprise de par son expérience et sa connaissance de tous les rouages de l’entreprise, Philippe Martin ne sera donc pas remplacé au sens strict du terme sur l’ensemble de son champ d’intervention formel et informel. Le schéma d’organisation du groupe RATP, à court terme, sera une sorte de râteau de BU (RDS, RSF, Sûreté) et de filiales (RATP Dev, CAP IDF, RSS, Solutions Villes…), piloté par une holding équipée de services centraux (RH, communication, stratégie, finances etc).
Catherine Guillouard conforte son pouvoir à l’occasion d’une réorganisation progressive des structures du groupe. Ses nouveaux managers remplacent peu à peu les historiques (Christian Galivel, Philippe Martin, Laurence Batlle) au profit de promus internes (Sylvie Guglioni, Ingrid Lapeyre, Frédéric Lambert, Salima Hammou, Xavier Lety…), de fidèles (Hiba Farès à RATP Dev) et de recrutements externes (Eric Allix, Agnès Ogier, Jean-Yves Leclercq). Reste l’essentiel: baisser vraiment les coûts de production et poursuivre l’amélioration de la satisfaction clients pour résister aux chocs de la concurrence.