Matthieu Chabanel et Guillaume Marbach quittent SNCF Réseau
Après la première info du jour (le départ d’Agnès Ogier de SNCF Voyageurs, lire MobiAlerte 93), en voici deux autres: le directeur général délégué et le directeur général adjoint Ile-de-France du gestionnaire d’infrastructures rejoignent respectivement La Poste et le RER de Toronto. A qui le tour?…
Coup sur coup, ce sont deux départs qui viennent d’être officialisés en comité de direction de SNCF Réseau. Le véritable numéro 2 de l’entreprise, devenu en dix ans son dirigeant de référence, Matthieu Chabanel, rejoindra fin août le groupe La Poste. Directeur général délégué Projets, Maintenance et Exploitation de SNCF Réseau depuis 2020, il portait la pérennité d’une performance industrielle contre les vents et tempêtes déclenchés par les errances de la gouvernance publique en général et la réforme de 2018 en particulier. Loyal, compétent, reconnu par ses équipes, il portait aussi depuis un peu plus d’un an un difficile projet de réforme de l’organisation de la maintenance.
Au terme d’un long bail qui l’a porté à la plupart des postes de direction du Comex, Matthieu Chabanel avait pris la décision de faire évoluer sa carrière il y a quelques mois – probablement un peu las d’une dernière responsabilité qui n’épargne ni le corps ni l’esprit, lui qui ne mégotait pas ses tournées nocturnes sur le terrain. D’une certaine façon la loi de 2018 et sa longue liste d’incompatibilités l’obligeaient à quitter le groupe ferroviaire – sauf à franchir la dernière marche et à prendre la tête de SNCF Réseau, ce qui lui a été refusé en 2020 au profit de Luc Lallemand. Matthieu Chabanel, de son propre aveu à Mobilettre, ne part fâché avec personne, fier d’une longue contribution à une œuvre collective souvent obscure – à 46 ans, il donne une nouvelle impulsion à une carrière déjà bien remplie.
Selon nos informations, Matthieu Chabanel sera remplacé par Olivier Bancel, actuel directeur général Opérations et production.
Un départ peut en suivre un autre: Guillaume Marbach, 44 ans, devenu en quelques années le patron de référence de l’Ile-de-France, quitte lui aussi son poste pour diriger le projet de RER de Toronto, remporté récemment par le consortium Aecon/Alstom/DB/FCC Construccion. Confronté à l’énormité des travaux d’investissements sur le réseau ferroviaire francilien, il tenait bon la trajectoire malgré de récurrentes polémiques sur les délais et les coûts. Il sera remplacé par Séverine Lepère, actuelle directrice développement et modernisation de SNCF Réseau, qui a l’avantage de déjà connaître très bien le territoire francilien.
Les départs de ces deux solides et brillants quadras fragilisent le PDG Luc Lallemand dont la feuille de route et le management ressemblent de plus en plus à une mission impossible: faire bien plus avec moins, dans une activité, l’infrastructure de réseau, où, n’en déplaise à Bercy, les progrès de productivité sont lents et difficiles, et la stabilité des équipes un gage de qualité et de sécurité.